Paniers du Perche

Vannerie, préparatifs

Pour réaliser un panier, il faudra trouver du rejet de châtaignier, et du saule.
Dans le Perche la clématite (appelé maladroitement viorne) était très prisé, surtout pour les paniers à pommes
qui passaient leur temps dans l’herbe humide. D’autres essences peuvent convenir,
le noisetier, le cornouiller, la bourdaine, le lierre (un peu trop cassant)…

Le saule (ou osier) à le mérite d’être très accessibles aux débutants, disponible
en de nombreuses teintes (j’ai une préférence pour le jaune d’or et le rouge),
il peut se tresser tel que (mais se rétracte davantage en séchant),
ou fendu au fur et à mesure des besoins…

Les paniers percherons

Panier percheron dit en nid de poule

Pour cette vannerie dite de « nid de poule », l’armature est déjà bien avancée, la ficelle bleue sert à maintenir l’écartement des arceaux pendant l’assemblage et le début du tressage.

Le panier percheron est pardi, celui que l’on apprend à tresser dans le Perche.
Sa caractéristique est que lorsqu’il est posé au sol seul ses deux arceaux inférieurs doivent être en contact du sol.

Pour ce panier la poignée et le cerclage sont en chataignier fendu qui a l’avantage de se travailler plus facilement ; les deux arceaux du bas (ceux qui posent sur le sol) sont en guette droite.

L’oeil du panier qui raccorde l’anse au cerlage se fait d’un grand bout de saule (plutot fendu en deux pour avoir davantage de longueur), une bien belle couleur le saule lorsque l’on vient de le tresser, qui brunira avec le temps.

Par la suite, on fend les brins d’osier en trois, ainsi plus facile à éclisser, le tressage avance, tous les arceaux sont posés, quelques tours de rattrapage pour obtenir un tressage parallèle à la fin du panier.

Il ne reste plus que la bande du milieu à tresser, sur les arceaux inférieurs
(ceux qui sont à même le sol), on pratique un double tour lorsque le brin passe en dessous.

Il n’y aura pas deux paniers identiques en forme et volume, en voici un petite rondelet, les fins brins d’oiser ici sont tressés tel que (sans les fendre).

Voici un grand panier à pomme, les parties brunes en osier, les jaunes sont du chèvrefeuille, cette liane que l’on trouve partout dans nos haies mais qu’il n’est pas aisé de ramasser (la plus belle étant celle qui se trouve le long des talus du RER à Paris) ; il faut ensuite la faire bouillir deux heures (dans le faitout sur la cheminée), et l’écailler avec
un gant de boucher (en cote de maille).

Le chèvrefeuille apporte un longévité accrue au panier, mais nécessite davantage de temps et de savoir faire (petit détail ne pas plier le chevrefeuille à un noeud, il se brise).

60 cm de circonférence pour ce panier, quelques éclisses de chataignier ont été utilisées pour le tressage (en beige) en plus de l’osier fendu.

Vu la taille du panier, de part et d’autre j’ai mis des poignées sur l’arceau (osier vers foncé),
il ne reste plus que le tressage du milieu à faire encore une dizaine de mètres d’osier à tresser pour terminer cette vannerie, je la termineras pour la dernière séance du stage vannerie.

Merci à nos anciens

Avant de participer à cette animaton proposée par un club d’anciens, l’art de la vannerie était portée de mystère pour moi. Je leur dresse un grand merci pour nous avoir enseigné ces techniques, dans la bonne humeur, merci à Mr et Mme May pour nous avoir accueilli, et remercions encore Mr May pour son poème qui nous a émerveillé. Merci également à Patrick, Yvette et Albert.

Cet art occupe à présent nos soirées d’hiver ; il y a aussi de l’osier dans le jardin (et une cabane pour les enfants). On ne peut qu’apprécier ce panier que nous avions acheté à
Léonard (Magnin) dans la Bresse, tout en noisetier et en éclisse. Voilà surtout de quoi
oublier les récipients et sacs en plastique, et envisager de beaux cadeaux (utiles) pour les proches.

« Vannier ne sera, quand van tu sauras » tel serait l’adage pour être reconnu comme vannier.
Le « van » (d’où le terme vannerie) était ce grand panier plat en osier tressé qui servait à éventer les grains pour en retirer la balle, le tressage est tellement serré que des grains de lin (plus petits que ceux du colza) ne pouvaient se prendre dans les brins d’osier tressé, autant dire un travail de grande précision.

 
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